Page:Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, tome I.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XXV
INTRODUCTION.

1645, devenu architecte des bâtiments du roi, il lui fut alloué un traitement de 12,000 fr. pour toute la durée des travaux du Valde-Grâce. Salomon De Brosse, le mieux payé de tous, avait, en 1614, une pension de 12,672 fr. ; et les émoluments de Levau et de Lemercier, architectes du roi, ne dépassaient pas 12,000 fr. Enfin Boffrand, en 1686, recevait, comme chef de bureau des dessins des bâtiments du roi, un traitement de 9,200 fr. par an. À la même époque, N. Lecarpentier, maître des œuvres de la ville de Rouen, jouissait d’une pension de 5,141 fr.

Au XVIIe siècle, le traitement annuel n’est plus le seul mode de rétribution ; Jacques-Jules Gabriel, indépendamment de ses émoluments comme architecte du roi, fut, en 1728, pour la construction du pont de Blois, récompensé par une pension viagère de 4,080 fr. Pareille récompense fut accordée à son fils Jacques-Ange après l’achèvement des magnifiques bâtiments de la place de la Concorde ; pendant la construction de ces bâtiments, le traitement de ce dernier avait été de 12,240 fr. par an.


Quand les travaux des architectes se bornaient à des plans non suivis d’exécution, ou lorsqu’on jugeait qu’ils avaient mérité une récompense exceptionnelle, il leur était alloué une somme quelconque à titre de présent ou d’indemnité, sans préjudice du salaire et de la pension qui leur étaient dus. C’est ainsi qu’en 1331, à Troyes, Henri de Bruxelles reçut 64 fr. 20 c. pour le plan du jubé de la cathédrale, et que Raymond du Temple, architecte de Charles V, ayant fait exécuter, vers 1395, des travaux, probablement considérables, dans le comté de Blois, pour le duc d’Orléans, reçut, à titre de récompense, la somme de 11,772 fr. Une gratification de 5,508 fr. fut également accordée, en 1417, à Jean Bourgeois, « en considération de ses bons services ». Jean Gailde reçut, en 1506, 216 fr. 30 c. pour prix d’un plan des tours de la cathédrale de Troyes. En 1510, Roulland Leroux, architecte du tombeau de Georges d’Amboise, élevé dans la cathédrale de Rouen, fut payé, pour ses dessins et la direction des travaux de cet édicule, 1785 fr. 24 c. En 1511, une somme de 248 fr. 3o c. fut comptée à Jean Baire pour un dessin qu’il fit de la porte