des chômages très-fréquents, les architectes n’eurent guère à s’occuper que de l’entretien des édifices ; ces fonctions étaient ainsi devenues une sorte de sinécure.
Au XVIe siècle, le calme ayant reparu dans le pays et une grande impulsion, venue d’en haut, ayant été donnée à la construction et à la décoration des édifices, les architectes reconquirent et au delà l’importance qu’ils avaient acquise pendant les XVIe et XVIe siècles. Ils virent grandir la considération qui s’attachait à leur profession et s’augmenter les honoraires dus à leurs travaux. En 1541, Serlio recevait, comme architecte du château de Fontainebleau, une pension de 6,878 fr., indépendamment des 17 fr. 20 c. qui lui étaient payés par jour pour la « visitation des ediffices et batimens » autres que le château dont il était l’architecte en titre. L’artiste italien cumulait avec cela un traitement de 3,870 fr. en qualité d’architecte de Marguerite d’Angoulême, ce qui portait ses honoraires fixes à 10,748 fr. Jean Bullant, architecte de Catherine de Médicis, était payé 11,000 fr. par an, et Pierre Lescot, comme architecte du Louvre, jouissait d’une pension annuelle de 20,000 fr. ! Ce dernier chiffre est le maximum des traitements payes à des architectes pendant le XVIe siècle.
Quant au salaire stipule pour les journées de travail effectif de l’architecte, ce mode rémunérateur, qui assimilait encore, en partie au moins, l’artiste à l’ouvrier, fut abandonné dans la seconde moitié du XVIe siècle. On trouve bien encore à cette époque quelques artistes ainsi rétribués à Chambord, à Gournay, à Nancy, à Troyes, mais je n’ai constaté nulle part aucune stipulation de cette nature ni pour Bullant, ni pour Lescot, ni pour l’architecte de Henri IV, Louis Métezeau, dont les émoluments étaient de 15,000 fr. par an.
Au XVIIe siècle, les architectes de talent, devenus plus nombreux sans doute, furent payés moins cher. Le traitement de Clément Métezeau, architecte de Louis XIII, n’était, en 1615, que de 4.315 fr., et celui de Lemuet de 3,168 fr. Il est vrai que ce dernier, placé sous les ordres de Fourcy, intendant des bâtiments royaux, n’avait alors que le titre de dessinateur ; plus tard, en
