ces comptes il est qualifié : « Maistre Raymond, maistre des
œuvres du Roy ». Le devis général de la maçonnerie était, à
cette époque comme aujourd’hui , rédigé par l’architecte.
Pour le collége de Beauvais, il est dit que maître Raymond
se rendit en place de Grève, lut le devis à haute voix aux ouvriers
qui s‘y trouvaient, en leur demandant de signer l’engagement
d’exécuter le travail selon les prescriptions de ce devis,
En 1372, il visita deux « terrains vagues », et cette visite
donna lieu à deux procès-verbaux qui existent encore aux
Archives nationales. Des travaux furent exécutés par lui, en
1387, au Palais de Justice de Paris. En 1394, il fut employé
par le duc d’Orléans, ainsi qu’à la grande chapelle des Célestins.
On a conservé la quittance d’une somme de 100 francs d’or,
qu’il reçut alors de ce prince à titre d’honoraires, et à valoir
sur celle de 200 fr. qui lui avait été allouée. À cette quittance
pend encore un sceau de 0m de diamètre, où est figurée
une tête barbue tournée à gauche, avec cette légende qui l’entoure :
« seei ramoni temple »[1]. En 1397, le 24 février.
Colart de Laon, peintre et valet de chambre du duc d’Orléans,
en son nom et au nom de plusieurs autres, reçut la somme de
cent sols parisis pour « cause de plusieurs besoignes de leur
mestier, par euls faictes en la librairie neuve nouvellement
faicte en l’hostel du dit seigneur, assavoir à Paris, en la rue de
la Poterne, près de l’ostel de Saint-Pol… si comme ces autres
choses sont plus à plain déchiré es lettres de certification
de maistre Remon du Temple, sergent d’armes et maçon
- ↑ M. J. Quicherat, le savant professeur et directeur de l’École des Chartes, a trouvé dans la collection de M. H. Bordier la quittance donnée par Raymond du Temple pour le restant des honoraires dont il s’agit. Cette pièce porte le même sceau, mais la tête barbue a les yeux couverts d’un bandeau noué au-dessus de la nuque, et dont les coins voltigent comme ceux d’un diadème. Cette dernière quittance est datée du 7 août 1395.