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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.


leur de pierre, « pour avoir abatu sainement de l’hostel qui fu madame de Valence, à Saint-Germain-des-Prés, VI milliers et III. C. de quarreaux de pierre pour les œuvres dud. Louvre ». À une époque qu’il n’est pas possible de préciser, il couronna « d’un grand fronton gothique de pierre de taille » l’entrée principale de la chapelle du Louvre, et Jean de Saint-Romain, sculpteur, eut six francs d’or pour « le remplir et le lambrequiner d’une image de Notre-Dame, de deux anges tenant deux encensoirs, et de cinq autres, jouant des instruments et portant les armes de Charles V et de Jeanne de Bourbon ». Raymond du Temple, en qualité de maçon juré de l’église de Paris, fut, en 1370, par suite d’une décision capitulaire du 2 septembre, chargé de visiter la maison de Coquatrix[1], qui menaçait ruine, et, dans un acte de 1400, il figure, accompagné d’un de ses parents, nommé Jehan du Temple le jeune, comme prenant part à certains travaux exécutés à l’archevêché. Dans un registre des comptes du collège de Beauvais, à Paris, de 1377 à 1382, relatif à la construction du bâtiment principal de ce collège, on trouve à la fin de ce registre la signature originale de Raymond du Temple, apposée à côté de celles du supérieur et du procureur du collège. Dans un autre registre, contenant les comptes des travaux de la chapelle du même collège, on voit que l’architecte qui conduisit les travaux de 1370 à 1385 était maître Raymond : il s’exprime ainsi : « Raymond du Temple, maçon juré de l’église de Nostre-Dame de Paris, savoir faisons que le ije jour de mars ccciiijxx ij su marché fait à tache à Michel Salmon & », et dans

  1. Le nom de Cocatrix, dit Jaillot, est celui d’une famille fort connue au XIIIe siècle et du fief qui lui appartenoit ; il étoit situé et subsiste encore (1775) entre la rue Saint-Pierre-aux-Bœufs et celle des Deux-Hermites. Un acte de 1300 l’indique ainsi : Domus Cocatricis qua contigit domui Marmosetorum.