Page:Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, tome I.djvu/338

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
246
DICTIONNAIRE

Raymond occupé aux travaux du Louvre. À la date du 14 mars, il traite avec « Andrieux Verger, Fêvres » (serrurier), qui s’engage à livrer audit Louvre : « griffes, tirans, barreaux, gougeons et treilles de fer ». Le 23 du même mois, on paye à Jean le Mane, carrier, douze cents livres parisis pourcent batelées de quartiers de pierre achetées par Raymond. Le 10 juin 1365, Raymond fit un autre traité avec Pierre Tournant, plâtrier, et autres, pour la fourniture du plâtre à livrer au Louvre « pour les ouvrages d’iceluy ». Dans le même compte, et par suite d’un marché fait par le même architecte, il est fait un payement à Jean de Chaumont et Jean de Neufmur, tail-


    couronnée ; chaque marche de la petite portoit trois pieds de long et un et demi de large, et pour celles de la grande elles avoient sept pieds de longueur sur un demi d’épaisseur, avec deux et demi de giron près de la coquille qui l’environnoit… Et comme si pour les faire (ces vis) les carrières eussent été épuisées, pour l’achever (la grande vis) on fut obligé d’avoir recours au cimetière Saint-Innocent et troubler le repos des morts ; de sorte qu’en 1365, Raimond du Temple, conducteur de l’ouvrage, enleva vingt tombes (Sauval se trompe, dix tombes seulement furent acquises par l’architecte, ainsi que cela résulte d’un compte publié par Leroux de Lincy), le 27 septembre, qu’il achctta quatorze sols parisis la pièce de Thibault de la Nasse, marguillier de l’église… Pour le rendre plus visible et plus aisé à trouver (l’escalier), maître Raimond le jeta entièrement hors d’œuvre en dedans la cour, contre le logis qui regardoit le jardin, et, pour le rendre plus superbe, l’enrichit par dehors de basses-tailles et de dix grandes figures de pierre, couvertes chacune d’un dais, posées dans une niche et portées sur un pied d’estal. Au premier étage, de côté et d’autre de la porte, étoient deux statues de deux sergens d’armes que fit Jean de Saint-Romain, et autour de la cage furent répandues par dehors, sans ordre ni symmétrie, de haut en bas de la coquille, les figures du Roi, de la Reine et de leurs enfants mâles… » Tout cela, il faut le dire, ressemble plus il une nomenclature qu’à une description : neanmoins ces passages de Sauval m’ont paru présenter assez d’interét pour être reproduits ici.