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toises de portée dans œuvre, que représente une des figures de son traité. — Au château de Monceaux, qui appartenait alors à Catherine de Médicis, il fit une autre application de son système de charpente pour la couverture d’un jeu de paille-maille. — Au château du bois de Boulogne ou de Madrid, il exécuta des cheminées « en façon de frontispice ou mître », et, s’il faut l’en croire, y construisit des escaliers d’après ses dessins. — À l’église abbatiale de Saint-Denis, il éleva le tombeau[1]

  1. Je possède une pièce originale sur parchemin qui prouve que De l’Orme fut l’architecte de ce mausolée ; c’est une quittance d’une partie du prix convenu avec Pierre Bontemps et François Marchand, sculpteurs, pour l’exécution des figures de François Ier et de Claude de France. Voici le texte de cette curieuse pièce : « François Marchand et Pierre Bontemps, seuheurs et ymaigiers, demeurant à Paris, confessent avoir eu receu comptant de maistre Simon Grille, trésorier des menuz affaires de la chambre du Roy, commis par ledit seigneur à tenir le compte et faire le payement des fraiz de la construction de la sépulture du feu Roy, la somme de troys cens trente sept livres dix sols tournois, à eulx ordonnés par Me  Philibert Delorme, conseiller, aumosnier du roy et son architecte, commissaire commis par le dit seigneur sur le faict de la construction, sur et tant moins de leur marché ès ouvraiges de scultures des effigies des feux roy et royne derniers deceddez, oultre les autres sommes de deniers qu’ils ont cy devant rcceues pour semblable cause, de laquelle somme de III XXXVII l. X sols tournois lesdits Marchand et Bontemps se tiennent pour contents et quictent ledit maistre Simon Grille, commis sus dit, et tous autres, promettants, obligeants, renonceants ; fait et passé l’an mil vc quarante neuf, le samedi unzie jour de Janvier. — Signé : Payen et Trouvé. » Cette pièce est d’autant plus intéressante qu’elle révèle les noms des artistes à qui l’on doit les figures couchées du roi et de la reine, lesquelles avaient été jusqu’ici attribuées 5 Jean Goujon ou à Germain Pilon. Car, il n’en faut pas douter, c’est bien de ces figures qu’il s’agit ici, et non de celles agenouillées « en forme de prians » qui surmontent le tombeau. Ainsi que l’a fait remarquer M. de Montaiglon, le mot « effigie » paraît devoir trancher la question. « Effigie, c’est proprement et uniquement