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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.


tecte et ingénieur du prince de Galles. Henri, fils de Jacques Ier.

En 1611 il était déjà, depuis quelque temps, attaché à ce prince ; il fit pour lui des dessins qu’il publia plus tard dans son livre intitulé : « Raisons des forces mouvantes ». En 1613, la fille du prince de Galles ayant épousé l’Électeur palatin Frédéric V, il la suivit en Bavière et se fixa à sa cour. Là il fut chargé par l’Électeur de la construction de bâtiments nouveaux au palais de Heidelberg, et en outre de dessiner et planter un jardin orné de « toutes les raretés que l’on y pourrait faire ». En 1619, Salomon avait presque achevé son œuvre, mais la guerre de Trente-Ans, à laquelle Frédéric prit une part active, l’empêcha d’y mettre la dernière main. Il publia à Francfort, en 1620, les dessins de ce jardin, « tant ce qui estoit acheté, que ce qui restoit à faire ». Cet ouvrage, intitulé : « Hortus Palatinus », se compose de trente planches gravées par de Bry. On y voit une porte dite porte d’Élisabeth, élevée en 1615, et, dit-on, en une nuit, par les soins de Salomon De Caus. Après avoir passé sept ans à la cour de Heidelberg, De Caus revint en France vers la fin de 1619, où, peu de temps après son retour, il obtint le titre d’architecte et ingénieur du roi. De 1618 à 1620, il correspondit de Heidelberg ou de Paris avec l’échevinage de Rouen, au sujet du pont à jeter sur la Seine pour remplacer celui de Mathilde, démoli en partie depuis les premières années du XVIe siècle. Ces négociations durèrent longtemps, car, tandis qu’il voulait construire ce pont en pierre, les échevins préféraient un pont de bois. Il offrit de présenter quatre divers dessins du pont projeté, en demandant : « premièrement, que Messieurs luy donne ou promette deux cents escus pour sa peine des dits quatre

    donnée en sa faveur par Pierre De Caux. Ces derniers renseignements sont puisés aux archives de la Seine-Inférieure.