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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.


rue Le Peletier, en 1821. Il avait aussi élevé, sur ses dessins, l’ancienne salle Louvois, sise rue de Richelieu, où Louvel assassina le duc de Berry, et dont la démolition fut décidée après la mort de ce prince. Debret avait jeté les fondements des bâtiments de l’École des Beaux-Arts de Paris, lorsque la direction des travaux de ce palais fut confiée à Duban. En 1813 il fut chargé de la restauration de l’église abbatiale et des tombeaux de Saint-Denis, en remplacement de Célerier. Des travaux considérables furent exécutés sous sa direction dans ce monument jusqu’en 1846, époque à laquelle on lui donna pour successeur M. Viollet-le-Duc[1]. Il a rédigé toute la partie architectonique de l’encyclopédie moderne de Courtin. Debret fut reçu membre de l’institut en 1825, et mourut à Saint-Cloud, le 13 février 1850. (Rens. part.)


DE BROSSE (Jean), architecte de Marguerite de France, femme de Henri IV, présumé frère de Salomon. On croit qu’il

  1. Le passage de Debret à l’église de Saint-Denis fut un véritable désastre pour l’édifice. Non-seulement cet architecte ignorait l’art dont il avait eu mission de faire revivre un des curieux échantillons, mais il ne l’aimait pas ; aussi, pendant les vingt-sept années qu’il s’escrima sur la pauvre église, on devine ce qu’il put ainsi ajouter de ruines à ses ruines ! Il est impossible d’en donner ici une idée. Heureusement, le maître à qui sont confiées aujourd’hui les destinées de ce monument a déjà réparé en partie le mal fait par la main malheureuse de son prédécesseur ; mais bien des choses irréparables n’en resteront pas moins pour attester le passage de Debret à Saint-Denis. Toutefois, ne soyons pas trop sévère, Debret fut moins coupable que le temps où il a vécu ; le grand malheur de l’église de Saint-Denis, c’est qu’on en ait ordonné la restauration à une époque où personne encore n’était préparé pour l’entreprendre. Il faut d’ailleurs se consoler de Saint-Denis en songeant que notre admirable cathédrale de Paris eût pu être également traitée, et que, Dieu merci, ce chef-d’œuvre a échappé au massacre et revit d’une vie nouvelle.