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rinthe du pavage de la nef ; au milieu d’un compartiment de marbre on voyait les figures de l’évêque Évrard et de ses trois architectes. Voici le texte de cette inscription :


EN L’AN DE GRACE MIL IIc
ET XX, FUT L’EUVRE DE CHÉENS
PREMIEREMENT ENCÔMENCHIE ;
ADONC YERT DE CHESTE EVESQUE
EVRART EVESQVES BÉNÉIS
ET ROY DE ERANCE LOÉYS[1]
Q FUT FILZ PHELIPPE LE SAIGE ;
CHIL Q MAISTRES YERT DE L’OUVRAIGE
MAISTRE ROBERT ESTOIT NÔMÉS
ET DE LUZARCHES SURNÔMÉS ;
MAISTRE THOMAS FUT APRÈS LUY
DE CORMOT, ET, APRÈS CESTUY.
SON FIEZ, MAISTRE RENAULT, QUI METTRE
FIST A CHEST POINT CHI CHESTE LETTRE
QUE L’INCARNACION VOLOIT
XIIIc ANS, XII EN FALOIT[2].

  1. C’est une erreur : en 1220, Philippe-Auguste régnait encore ;
    mais il ne faut pas oublier que cette inscription ne fut tracée qu’en
    1288.
  2. Cette inscription, qui a disparu, comme on le verra plus loin, a
    été publiée vers 1640 par La Morlière, dans les Antiquités d’Amiens,
    et en 1814, Par MM. Jourdain et Duval, dans leur notice sur le Portail
    Saint-Honoré. La première de ces copies contient presque autant
    de fautes que de mots. Celle des auteurs du Portail Saint-Honoré
    est la reproduction d’une transcription faite au XIVe siècle et qui est
    conservée manuscrite aux archives du département de la Somme.
    Celle-ci est infiniment préférable à l’autre. Toutefois, l’orthographe
    de certains mots m’ayant paru douteuse, j’ai cru devoir en référer à un
    érudit des plus compétents, M. Anatole de Montaiglon. C’est donc
    d’accord avec le savant professeur que j’ai fait subir à ce texte quelques
    corrections de détail qui ne portent pas seulement sur la forme,
    mais sur le sens de certains mots.