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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.


sieurs tombeaux dans les cimetières de Paris, notamment celui de Dumont d’Urville au cimetière de l’Est. En 1843 il fut nommé professeur de perspective à l’école des Beaux-Arts, et occupa cette chaire jusqu’à la fin de sa vie. Il fut chargé, en 1852, par le ministère des travaux publics, d’étudier les plans d’un hôtel pour les invalides civils, établissement qui devait être élevé dans l’ancien parc de Montrouge ; mais ce projet ne fut pas réalisé. Nommé architecte du Panthéon en 1850, il a exécuté, dans ce monument rendu au culte, divers travaux d’installation et de décoration. On doit encore à cet artiste la façade de l’École nationale de dessin de Paris ; la sépulture du comte Brucys, à Uzès (1861) ; un grand hôtel situé rue de Vendôme, à Paris ; la restauration de l’église Saint-Laurent, à Paris, exécutée de 1861 à 1866. Il succéda, en 1866, à de Gisors, en qualité d’architecte du palais du Luxembourg. Nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1852, il fut promu, en 1860, au grade d’officier du même ordre. Constant-Dufeux mourut à Paris le 29 juillet 1871[1]. (Rens. part.)

  1. Qu’a-t-il manqué à Constant-Dufeux pour laisser après lui une trace plus brillante ? Peut-être, ce qui manque si souvent aux architectes, une occasion sérieuse de dépenser son talent d’une façon effective, c’est-à-dire de réaliser en toute liberté une œuvre de quelque importance Mais n’est-ce vraiment que l’occasion qui lui a manque : À parler franchement, j’en doute un peu. Constant-Dufeux possédait des qualités essentielles pour un artiste : homme d’intelligence et de goût, il aimait son art avec passion et dessinait habilement. Par malheur, ces dons précieux étaient contrariés en lui par la nature de son esprit, lequel était moins d’un artiste que d’un rhéteur, — soit dit dans la bonne acception du mot. — Ainsi que Danjoy, avec qui il eut plus d’une affinité, son idée fixe était de subordonner le sens et 1 expérience à la raison et aux idées. Or, cette doctrine, acceptable peut-être en philosophie, mais certainement inadmissible en tait d’art, le mit