biges fit « les pourtraiz des tours et portaulz », et le messager
de la ville, Jacques Fuzelier, fut chargé de rapporter ces dessins
de Paris, où se trouvait alors le maître. Il retourna à
Troyes le 23 octobre 1506 « et demora par aucun temps tout
à pourjecter et veoir le lieu où on veult faire les dites tours et
aher visiter les perrieres ». Son salaire était fixé à 40 sous par
semaine, un pain de prébende par chaque jour, et le payement
de sa chambre. Il se rendit de nouveau à Troyes vers la fin
d’avril 1507, époque à laquelle on mit enfin la main à l’œuvre.
La première pierre des constructions fut posée en sa présence
le 3 mai 1507, jour de la Sainte-Croix. On suspendit les travaux
au mois de novembre suivant, pour ne les reprendre
qu’au mois de février 1509. À cette époque, un nouveau
voyage du maître des œuvres ayant été jugé nécessaire, un
messager conduisit à Beauvais un cheval qui ramena Me Martin
à Troyes le 10 février ; il était accompagné de deux tailleurs
de pierres (deux appareilleurs, sans doute), Legier Chambiges
et Simon, de Saint-Omer. Pendant son séjour sur le chantier,
qui dura jusqu’au 18 avril suivant, Chambiges fit préparer sa
pierre, dresser les échafauds et installer divers engins nécessaires
au levage des matériaux. Puis il fut reconduit à Beauvais[1].
Il se rendit de nouveau à Troyes au mois de février
- ↑ « Chambiges emporta avec lui, dit. M. Pigeotte (Étude s. les trav.
fut baillé… xii éscus ou soulel Item à luy, qui lui avoit este baillé à Paris pour venir jusques en ceste ville… ix s. » Indépendamment de ces honoraires et frais de voyages, le Chapitre de la cathédrale eut payer au commis de Chambiges, Huguet Hamelier, trois écus d’or à la couronne (105 s.) ; à Jehan Garnache. xxii s. x d., pour avoir assisté le maître des œuvres de Beauvais ; à Henrion Sonnet, xl s., pour seize journées de nourriture des chevaux « desdits maçons ». Enfin le Chapitre remit à Me Martin, pour être offert à sa femme, une bourse achetée « à la femme Hutier de la Viezville, laquelle bourse coûta xiii s. »