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tremère, Not. hist. — Le Roi, Rues de Versailles. — Berty, Topopr. — Thiéry.)


CHAMAGNE (Nicolas de). De 1617 à 1618, il lui


    affaires, touchant à peine en solliciteur des fonds pour remplir les engagements passés. Aïant été la proie de la basse jalousie et de l’envie, il a fallu que je fasse honneur à beaucoup d’objets que ma malheureuse facilité m’avoit fait contracter. Enfin j’espère être assez heureux pour les terminer avant peu et rendre un peu de calme à mon âme ulcérée. Je vous avouerai que comptant infiniment sur vous, j’ay cherché à me libérer avec des estrangers. Je suis accablé de travail pour Monsieur (le comte de Provence) aïant dans ce moment cinq cents ouvriers à Brunoy où je vais jour et nuit… » À la date du 22 août 1786, il écrit à M. Lemaire, procureur au Parlement, pour s’excuser de ne s’être pas trouvé à un rendez-vous d’affaires chez ce procureur, avec lequel il avait très-probablement à traiter des questions d’argent, car il lui fait observer que M. Lefèbre a entre ses mains une obligation de trente-six mille francs qui lui sont dus par le Roi. Dans une autre lettre, datée du 13 vendémiaire, il écrit à son ami Bélanger : « Mon cher amy, je ne puis cacher à votre amitié mes peines et mes chagrins, quoique je les renferme dans mon intérieur ; ils ont été au moment de me conduire au tombeau. Je n’aurois pas été témoin des chagrins cruels que j’ay éprouvés depuis et de la position affreuse où je me trouve, manquant de tout, aïant vendu successivement tout ce qui pouvoit me soutenir et sans autres ressources que mes liquidations qui, si elles se réalisent, pourront, mes dettes païées, me donner le moïen d’exister. Mais d’ici là je n’ai pas le moïen de vivre ni même de me procurer le moindre secours. J’ai tout perdu et si je ne trouve pas, en attendant que mes affaires soient terminées, quelqu’un qui puisse me secourir de deux cents francs par mois pour exister, il faut que je prenne le parti de travailler de mes bras ; ma malheureuse tête n’y est plus… Je vous ouvre mon âme ; je sais que vous avez des embarras et des peines, mais vous vous en retirez heureusement, et je le vois, mon cher amy, avec plaisir. Mais votre ami n’est pas né heureux ! J’ai trop sacrifié pour ma famille, mais je comptais sur un avenir qui s’est évanoui comme un songe. C’est à un véri-