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l’esquierrc. À Escouen, par Iean Bullant. À Paris, de l’imprimerie de Hierosme de Marnef et Guillaume Cauellat, au Mont S. Hilaire, à l’enseigne du Pélican, 1568, avec privilége du Roy. » Ce livre se termine par cette belle devise : De jour en jour en apprenant mourant. (De Montaiglon, Arch. de l’art français. — Berty. Les Grands Arch. — Brunet, Man. du libraire. — Jal. Dict. crit.)


BULLANT (Jean), d’Amiens. Au mois d’août 1562, un incendie consuma la charpente du beffroi d’Amiens. L’année suivante le Corps de ville, songeant à faire rétablir cette charpente, fit visiter la maçonnerie qui devait la supporter par Antoine Lambert. Jean Bullant et Nicolas de Baillon, afin de s’assurer si elle était en état de « soustenir ung si pesant fardeau ». Ce ne fut pourtant qu’en 1574 que Bullant fut chargé de cette reconstruction, après qu’on eut constaté qu’elle n’offrait pas assez de solidité. Il fit le plan ou « pourtraict » du beffroi « sur six feuilles de grand papier collées ensemble ». On voit dans les registres de l’échevinage d’Amiens que Bullant était maçon de la cathédrale en 1532. En 1568, un Jean Bullant, le même sans doute, fut chargé de donner les dessins d’un bastion, et en 1568 d’exhausser les remparts[1]. (Goze. Rues d’Amiens. — Dusevel, Églises.)

  1. On a fait plus d’une fois confusion entre ce Bullant et le précédent ; ce sont pourtant, à n’en point douter, deux individualités distinctes. En effet, l’architecte de Charles IX et de la reine mère était trop occupé à Paris vers 1574 pour être en même temps le maître maçon de la ville d’Amiens, évidemment il n’y a de lien entre ces deux artistes que l’homonymie. Quant au Bullant picard, le registre de l’échevinage d’Amiens contient sur lui un renseignement curieux. On y lit que cet architecte prenait plaisir à instruire les ouvriers qui travaillaient sous sa direction, ce qui déplaisait fort au mayeur et aux échevins. Voici ce passage : « Sur ce qu’il a esté dit que Jehan Bullant,