cement du couvent des Filles pénitentes, rue du Pour, à Paris,
cet hôtel de la Reine, dit plus tard de Soissons, dont il subsiste
encore une colonne adossée aujourd’hui à la Halle au
Blé[1]. En 1575 il était contrôleur des bâtiments royaux : c’est
en cette qualité qu’il dirigeait alors les travaux de Fontainebleau,
ainsi que la construction de la sépulture des Valois à
Saint-Denis. Aux Tuileries il éleva les pavillons à deux ordres
de colonnes séparant les bâtiments de De l’Orme des ailes
d’ordre colossal. Ces pavillons dirent un caractère qui les fait
facilement distinguer ; toutefois ils furent remaniés sous
Louis XIV par Levau dans leur partie supérieure. Il travailla
aussi au château de Saint-Maur-les-Fossés, ainsi que cela est
établi par des lettres patentes de Catherine de Médicis, délivrées
en 1571, ordonnant le payement à Bullant d’une somme
de 500 livres, pour six mois de gages comme architecte des
- ↑ Cette colonne, qui est creuse, servait d’observatoire à la veuve de Henri II. Une énorme sphère dominait sa plate-forme, à laquelle on arrivait par un escalier tournant établi dans le vide du fût. Lors de la démolition de l’hôtel de Soissons, la « colonne de Médicis » n’aurait pas échappé à la destruction si un amateur des arts, Petit de Bachaumont, ne l’eût achetée de ses deniers pour en faire hommage à la ville de Paris.
intitulé : État de la dépense de Catherine de Médicis, 1571, l’article suivant : « À Me Jehan Huilant, architecte de ladite dame Royne, mère du Roy, au bastiment de son palais des Thuilleries, la somme de iiiic, iiii** xi l iii s. iiii d. ts, à lui ordonnés par led. sieur Euesque de Paris (intend des Bâtiments), et son ordonnance signée de sa main le VIIIe jour de mars M.Vc LXXI, suiuant les lettres de S. Majesté données au chasteau de Boullongne le XXIIIe jour de feurier aud. an, pour vnze mois vingt-quatre jours de ses gaiges, à cause dud. estat d’architecte du bastiment de son pallais des Thuilieries, commençant le VIIe jour de janvier M.Vc LXX et finissant le dernier jour de décembre ensuivant au dict an, qui est à raison de Vc 1. (500 l.) par an… » Cette pièce a été publiée pour la première fois par M. Anatole de Montaiglon.