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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.

Esprit (1746) ; le portail de l’église de la Merci ; de grandes réparations à l’hôtel du Petit-Bourbon, pour la princesse Palatine ; de nouveaux embellissements à l’hôtel de Broglie, devenu la propriété de Poulin de Beaumont ; la chapelle de Nouilles, à Notre-Dame ; la rose méridionale du transsept[1] et la porte du cloître de cette cathédrale, etc. Il construisit encore : près de Melun, le château de Boissette ; à Sens, le pont en grès piqué jeté sur un des bras de l’Yonne ; à Montereau, un pont en bois ; à Dijon, le piédestal et la balustrade d’entourage de la statue équestre de Louis XIV. Boffrand travailla aussi pour l’étranger. Il donna les plans du palais de Bouchefort, près Bruxelles ; mais la construction de cet édifice, élevé déjà jusqu’au premier étage, fut interrompue en 1706 par la bataille de Ramillies. Il fut aussi l’architecte de l’Électeur de Bavière Maximilien Emmanuel et de plusieurs autres souverains d’Allemagne. On cite également, parmi les œuvres exécutées par lui dans ces contrées, le palais épiscopal de Wurtzbourg, en Franconie, et une belle fontaine ornant les jardins du château de la Favorite, près Mayence. Nommé en 1766 premier architecte du duc de Lorraine Léopold, il éleva pour ce prince ou pour ses sujets de nombreux édifices. Les plus remarquables sont : à Nancy le Palais-Neuf, l’église primatiale, aujourd’hui la cathédrale ; l’hôtel de Craon, aujourd’hui de la Cour im-

  1. Une inscription commémorative de ce travail existe encore aujourd’hui dans le bureau de M. Viollet-le-Duc, architecte de la cathédrale de Paris. Cette inscription est gravée sur une plaque de cuivre de 0.22 sur 0.14 ; en voici le texte : « La première pierre de la Rose a été posée par Son Eminence Monseigneur le Cardinal de Noailles, archevêque de Paris, Duc de S. Cloud, Pair de France, commandeur de l’ordre du S. Esprit, proviseur de Sorbonne, supérieur de la maison de Navarre. Elle a été construite de ses propres deniers du règne de Louis XV, l’an 1727. Ladite Rose conduite par Claude Penel, appareilleur, le quel offre son labeur à Dieu. »