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DICTIONNAIRE

Huyot venait de faire poser le socle de l’attique de l’Arc de triomphe de l’Étoile, lorsqu’on lui donna Blouet pour successeur. Voulant respecter l’œuvre d’Huyot, il proposa à l’administration la continuation pure et simple du projet adopté, mais M. Thiers, alors ministre des travaux publics, décida que l’attique projeté serait modifié, en ce sens qu’on supprimerait les statues qui devaient le surmonter. Blouet remplaça ces figures par une galerie composée de têtes de Méduse réunies par un ornement courant formé de boucliers antiques, et il décora les pilastres de l’attique, dont la face était nue dans le projet d’Huyot[1]. Blouet fit en outre exécuter, sur ses dessins, l’imposte du grand arc, le soubassement, le pavage et le ravalement général. C’est aussi sous sa direction que furent com-

    logie de l’expédition, s’établirent au milieu de ces vieux restes et s’y livrèrent aux plus sérieuses recherches. Tandis que M. Dubois dégageait la face antérieure du monument, Blouet fouillait à la face postérieure et faisait chaque jour et à chaque instant de nouvelles découvertes, lesquelles devinrent bientôt autant de preuves irrécusables que cette ruine était bien réellement celle du fameux temple de Jupiter décrit par Pausanias dans son « Voyage historique en Grèce ». L’importance de ce résultat fut proclamée solennellement par Raoul Rochette, dans un rapport qu’il fit à ce sujet à l’Académie des Beaux-Arts. « Cette expédition, dit-il, n’eût-elle produit que la découxerte du temple de Jupiter Olympien et la possession de quelques fragments des sculptures qui le décoraient, ce serait déjà un résultat si précieux que l’institut pourrait, après y avoir contribué de plus d’une manière, s’en féliciter à plus d’un titre.

  1. Cet attique, qui appartient en propre à Blouet, est, sans contredit, la partie la mieux étudiée du monument. Un autre travail fort important fut commencé par lui, mais non achevé : c’est la décoration des immenses parois de la grande salle de l’attique, laquelle décora tion consistait principalement en une peinture à fresque représentant la l’rance distribuant des couronnes aux vainqueurs. Ce travail était en cours d’exécution en 1834, lorsqu’un ordre supérieur vint en prescrire la suppression.