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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.

sous le premier empire, il devint l’architecte de la princesse Élisa Bonaparte, et la suivit, en 1808, dans sa principauté de Lucques et de Piombino. Après avoir ordonné les travaux à faire pour l’installation de la princesse, il fut chargé par elle de parcourir ses États et de lui signaler les améliorations matérielles qui pourraient y être apportées. Déjà Bienaimé avait découvert une source d cau minérale à capter, un établissement thermal à créer, des marais à dessécher, une mine d’alun à exploiter, etc., lorsque Napoléon donna à sa sœur le duché de Toscane. Il lui fallut tout quitter et suivre la princesse à Florence, où la nouvelle souveraine voulait faire restaurer et décorer à la française tout le palais Pitti. Mais un ordre de l’Empereur vint contrecarrer encore une fois les projets de la princesse et de son architecte. Bienaimé, fatigué de poursuivre en Italie la fortune sans jamais pouvoir l’atteindre, revint à Paris en 1810. Le ministre de l’intérieur Fouché l’envoya alors à Montpellier pour reconstruire le Palais de Justice de cette ville : il y passa quatre mois à étudier ses plans ; mais, au moment de commencer l’exécution des travaux, Montalivet, qui venait de succéder à Fouché, lui envoya l’ordre de tout suspendre et de revenir à Paris, où il lui promettait d’utiliser ses talents. En effet, il fut chargé, en 1812, d’un des quatre « champs de repos » à établir aux portes de la capitale. 500,000 francs étaient mis à sa disposition pour la réalisation de ce projet. Il pouvait croire enfin toucher le but, mais la campagne de Russie, cet autre grand cimetière, dévora les fonds que devait dépenser Bienaimé. Enfin on lui confia la restauration des Thermes antiques de la rue Saint-Jacques, à Paris ; mais cette restauration resta, comme tant d’autres projets, sur le papier[1]. Il ne lui fut donné de mettre à exécu-

  1. Cette notice dépasse peut-être un peu la mesure de l’artiste auquel elle est consacrée, mais il m’a paru curieux de suivre dans toutes les