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des prisons de Paris et des halles et marchés. Il construisit dans les prisons de vastes bâtiments, une chapelle à la prison de Sainte-Pélagie et une autre à Saint-Lazare. En 1818 il fut nommé professeur de théorie de l’architecture à l’École des beaux-arts. Il a construit à Lyon un grenier à sel, la prison de Perrache, le Palais de Justice. On doit encore à Baltard les publications dont les titres suivent : « Voyage pittoresque dans les Alpes, suivi d’un recueil de 48 vues des monuments antiques, gravées à la manière noire). » Paris, 1806, in-4o. — « En Voyage en Italie. » — « Architectonographie des prisons. » Paris, 1829. — « Introduction au cours de théorie d’architecture de l’année 1839. » — « Grands prix d’architecture, 1818-1834. » 2 vol. in-folio (en collaboration avec Vaudoyer). Mais la publication la plus importante à laquelle le nom de Baltard restera attaché est celle qui a pour titre : « Paris et ses monuments », laquelle contient la monographie du Louvre, celles des châteaux de Saint-Cloud, d’Écouen, et quelques livraisons de celle du château de Fontainebleau[1]. Baltard mourut à Paris

  1. Il est très-regrettable que cet ouvrage de Paris et ses monuments n’ait pas été continué par un artiste de la valeur de Baltard ; mais les encouragements manquèrent à l’auteur pour mener à bonne fin cette vaste entreprise. Une correspondance de Baltard avec le comte de Chabrol, préfet de la Seine, en 1816, correspondance que je possède, nous apprend que, dès 1803, le chiffre des avances de l’artiste dépassait celui des recettes ; il s’ensuivit un ralentissement dans la publication, et bientôt une interruption définitive. En 1813 Baltard, à bout de ressources, fut obligé de vendre son ouvrage. Tous les dessins, la totalité des cuivres et deux cents exemplaires des livraisons déjà publiées furent acquis à vil prix 9,200 fr. par un marchand d’estampes nommé Martin, qui demeurait alors boulevard Poissonnière : c’était la ruine du pauvre et courageux auteur. Toutefois les événements politiques qui se succédèrent à partir de cette époque, peu favorables au commerce des beaux livres, ne permirent pas au sieur Martin de tirer parti de son acquisition ; en 1816 il possédait encore les dessins et les cuivres en