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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.

C’est à tort qu’on a attribué à cet architecte la construction de la façade du palais et celle de la galerie Merciere, qui sont l’œuvre de Couture ; c’est aussi à tort qu’on l’a donné pour l’architecte des galeries de la cour du May, qui sont de Desmaisons. Mais Antoine a construit le grand perron du côté de la place et décoré les salles d’audience de la cour royale. Il exécuta aussi des travaux importants dans la partie du palais affectée au greffe. Antoine construisit au-dessus de la salle des

    l’avis de l’Académie d’architecture, adjoignit Desmaisons à Couture. Mais, ces deux architectes n’ayant pas pu s’accorder sur le parti à prendre, Couture fut remplacé par Moreau, architecte de la ville, lequel, las, comme son prédécesseur, des tracasseries de Desmaisons, abandonna bientôt la partie et eut pour successeur Antoine, qui ne tarda pas à rester maître du terrain. Antoine a construit les escaliers (le grand perron) du côté de la place et ajusté le tribunal de la Cour royale. Il exécuta aussi des travaux importants dans la partie du palais affectée au greffe. » Toutefois, si Antoine resta plus tard, comme le dit Callet, seul chargé des travaux du Palais de Justice, ce ne fut que postérieurement à 1784, ainsi que l’établit l’arrêt du Conseil qui suit, daté de Versailles le 25 septembre de cette même année. « Ordonne (le roi) que sous la conduite des sieurs Desmaisons et Antoine, architectes de Sa Majesté, etc…, il sera incessamment construit dans toute la longueur de la rue de la Barillerie, à partir de l’un des pavillons formant aujourd’hui l’entrée de la cour du May jusqu’à la rue Saint-Louis, et dans la rue Saint-Barthélemy, à partir de l’autre pavillon jusqu’à l’autre partie occupée par les requêtes de l’hôtel, deux nouveaux corps de bâtiments tels qu’ils sont figurés aux plans et élévations qui en ont été dressés par les dits sieurs Desmaisons et Antoine, etc. » D’où il suit qu’à cette époque Antoine n’était pas encore le seul architecte du palais, et que, néanmoins, il fut un de ceux qui élevèrent les bâtiments de la rue de la Barillerie. Au surplus, Desmaisons ne fut pas entièrement dépossédé par Antoine : soit que ce dernier n’ait été chargé que des travaux neufs, soit toute autre cause, Desmaisons était encore l’architecte du Palais de Justice en 1791, époque à laquelle Giraud lui succéda. Ceci résulte d’une lettre de Giraud que j’ai sous les yeux.