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d’Estrées et de l’achèvement du château de Verneuil. Ce qui prouve que Baptiste fut l’architecte de Henri IV, c’est que, dans les lettres d’office délivrées à son fils par Louis XIII, il est parlé des services du père envers les « feuz roys »[1]. On attribue à Baptiste Androuet le monastère des Capucins et celui des Feuillants, à Paris, ainsi que celui des Bons-Hommes, au bois de Vincermes ; celui des Pénitents et le couvent des Augustins, à Paris. Selon Sauval, il construisit à Passy-lez-Paris l’établissement des eaux ferrugineuses, et disposa les jardins de cet établissement. Enfin, s’il faut en croire Pierre Guérout, auteur d’une histoire de Saint-Germain-en-Laye, il aurait travaillé au château neuf de cette ville. Au mois de mai 1602 Baptiste n’existait plus. Il laissa un fils nommé Jean, qui fut le dernier membre célèbre de cette famille d’ar-

  1. Il y a mieux que cet indice, ce sont les comptes du Béarn et de la Navarre, que Berty n’a pas connus, et qui font partie des archives départementales des Basses-Pyrénées. Dans un de ces comptes (série B) pour l’année 1598, il est fait mention d’honoraires payés à Baptiste pour les plans des château, jardins et ville de Pau, qu’il avait dressés. Le passage suivant de la Chronique d’Isaac de Pères est plus convainquant encore ; je le copie textuellement : « Monsieur de Serceau, architecte du Roy, s’en retournant de Pau, où il avait été envoyé par Sa Majesté, passa en ceste ville ayant commandement de Madame de luy porter le plan du chasteau, jardin, garenne et parc de Nérac, lequel fit, ayant demeuré le quinzième, seizième et dix-septième d’aoust à pourtraire les lieux ci-dessus. Ce fut en l’an 1598. » Dans son Inventaire des meubles du château de Nérac en 1598 (p. 27), M. Thamizey de Laroque, relatant ce fait, dit : « Un des plus grands architectes du XVIe siècle, Androuet Du Cerceau, leva, d’après les ordres de Catherine de Navarre, le plan, etc. » ; mais, en qualifiant ainsi l’artiste dont il s’agit, M. Thamizey ne se serait-il pas trompé sur son identité ? n’aurait-il pas fait confusion entre le père et le fils, entre Jacques et Baptiste ? C’est probable.