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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.

titre d’architecte du roi et ceux de valet de chambre et d’ordonnateur général des bâtiments de Sa Majesté. Sur une pièce manuscrite de 1586 il est mentionné ainsi : « Noble homme Baptiste Androuet, sieur du Serseau, conseiller du roi, son architecte ordinaire, et commis par Sa Majesté pour ordonner de tous les ouvrages des bâtiments et édifices royaux et despence que y convient faire. » Sa charge de surintendant lui valait, dit Germain Brice, 6,000 livres par an[1]. Elle impliquait la direction de presque toutes les constructions faites pour la couronne, et notamment celle des travaux de la chapelle des Valois à Saint-Denis, lesquels travaux avaient été commencés par Bullant. Dans les comptes de cette chapelle on trouve, à la date du 21 mai 1586, un toisé fait par ordre de Baptiste. En 1588, les catholiques le forcèrent de quitter Paris. Chassé de cette ville, il se réfugia auprès du roi de Navarre, qui le chargea plus tard, dit L’Estoile, de fortifier les villes de Melun et de Pontoise. Henri IV le chargea également de la construction du château de Monceaux pour Gabrielle

    comme architecte de Charleval. Si donc Henri III poursuivit pendant trois ans la construction de cette résidence royale, il est jusqu’à un certain point permis de penser que la maison de plaisance des environs de Paris n’était autre que le château normand. — Au surplus, ce château, dont Du Cerceau a donné les plans et l’élévation dans le IIe livre des Bâtiments de France, ne fut jamais achevé ; il devint en 1577 la propriété de Faucon de Ris. On trouve aux archives de l’Eure quatre liasses de titres et un plan concernant le domaine de Charleval.

  1. T. IV, p. 169, de l’édition de 1732. Germain Brice n’appuyant cette assertion d’aucune preuve, il est permis de considérer ce chiffre comme fort exagéré. 6,000 livres par an, quand Lescot ne recevait, pour les mêmes fonctions, que 1.200 livres, et Jean Androuet, successeur de son père, 500 livres, cela ne paraît pas admissible : c’est 600 livres que G. Brice aura voulu dire.