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« Au printemps, je me promis cette fois de manœuvrer mon affaire de façon à ne pas laisser passer une occasion de réussite : l’expérience de deux années de misère me suffisait. D’ailleurs, une autre raison de gravité l’exigeait : il nous était né un enfant et cette existence nouvelle imposait responsabilités.

« Je décidai qu’il me fallait 20 acres à mettre en grains l’année suivante. et pour cela je pris immédiatement les mesures nécessaires.

« J’allai trouver un honnête Canadien-anglais de voisinage qui commençait à avoir des cultures assez étendues, mais manquait de main-d’œuvre : je lui offris de me mettre à sa disposition avec mes chevaux pendant le temps précieux des semailles, à charge pour lui de me rendre un nombre de jours égal en juillet pour aider à mon « cassage » ; il accepta.

« Je travaillai chez lui pendant près de deux semaines, ne revenant au logis que le dimanche ou les jours de pluie, au grand ennui de ma femme seule pendant ce temps-là. avec la charge de traire les vaches et le reste, mais la nécessité le vou-