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ney », alors que nous perdions le nôtre (de temps) à nous balader sur les routes, au lieu de finir le nettoyage du terrain destiné à notre future culture, ce qui aurait stimulé M. R… à fournir l’aide promise. Il est vrai que celui-ci était déjà attaqué de la maladie qui devait l’emporter : d’autre part, les femmes ne s’entendaient pas entre elles : il y eut des bouderies ; bref, c’est tout juste si, cet été-là, je pus faire, grâce aux machines que j’avais été chercher à Duck Lake, le foin nécessaire pour hiverner nos 6 bêtes, et avec quelles difficultés, alors que cette sorte de travail est relativement facile.

« Et nous n’avions encore ni puits ni clôture. Pour l’eau, nous la recueillions en abondance, vu les pluies alors fréquentes, dans des tonneaux placés sous nos gouttières. Mais le paresseux que j’étais devenu ne fut même pas capable de couper et charrier les 400 piquets et les 1 200 perches nécessaires à l’enclos — soit un mois de travail au maximum — donnant comme prétexte l’arrivée des moustiques, très nombreux ces années-là (ils sont à peu près disparus depuis une quinzaine d’années) lesquels, cependant, ne sévissaient guère durant les heures de soleil, mais sa