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« Nous n’eûmes pas trop à nous plaindre de l’installation sur le « Dominion », ayant une demi-cabine malgré notre 3e  classe ; mais la cuisine purement anglaise ne tarda pas à nous être insupportable par sa monotonie : rosbif trop cuit ou « corned-beef », pommes de terre ou macaroni, éternelles confitures d’écorces d’oranges (le célèbre « jam » ) et sempiternel thé. Voilà la ration uniforme pendant onze jours de traversée. Celui qui a dit que les Anglais sont dénués d’esprit d’invention ne s’est pas trompé.

« Heureusement que sur les grands paquebots le mal de mer n’est pas à craindre sauf durant les fortes tempêtes ; nous profitâmes donc de notre « captivité sur les pontons britanniques » comme disait plaisamment Lucile, pour lier connaissance avec une demi-douzaine de compatriotes perdus comme nous dans la foule des Anglais, Allemands, Scandinaves, Galiciens, Hongrois, Polonais, etc. De nos jours les Français n’émigrent guère, aussi les voit-on s’accrocher les uns aux autres quand ils se rencontrent à l’étranger.