Page:Lamy, Féron - Dans la terre promise, paru dans Le Soleil, Québec, du 21 nov au 17 déc 1929.pdf/162

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des joies saines. Ni l’un ni l’autre ne seraient tentés de manquer au serment prêté au pied de l’autel. S’il survenait par accident quelques légers désaccords ils sauraient se remettre d’accord sans l’aide de personne. Leur devise était celle-ci :

« Vivre pour s’aimer, s’aimer pour vivre ! »

Voilà comment ce couple d’amants avait trouvé le vrai bonheur.

XI


Certes, il faut être assez forts dans la vie pour empêcher notre bonheur de se voir compromis par les tracas de l’existence journalière : c’est là que l’homme et la femme doivent se soutenir de l’épaule s’ils veulent faire face bravement et avec le maximum de sécurité aux coups inattendus de l’adversité.

Or, ces coups inattendus — car notre nature humaine semble pétrie d’espoir et d’optimisme — allaient terriblement atteindre Placide Bernier et sa jeune femme.

Au printemps de 1911, notre fermier canadien réussit à emprunter de la banque la somme de mille dollars qui fut placée au crédit de M. Moore, mais la banque avait exigé une garantie sur la récolte à venir. Comme nous le savons, il restait à Placide suffisamment d’argent pour mener sa barque jusqu’à l’automne.