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pourrait compter sur l’engagé qu’il lui faudrait bientôt pour les semailles. Dans huit jours au plus, le sol serait propice à recevoir sa charrue, et, en même temps, il faudrait « passer » le semoir sur les labours faits l’été et l’automne d’avant. Il s’agissait de trouver un bon ouvrier agricole connaissant le pays, ses méthodes de travail et surtout la machinerie.

Placide Bernier se rendit à Tisdale dans ce but.

Notons qu’en 1910 l’auto n’avait pas fait son apparition encore en ces contrées lointaines où les routes, du reste, convenaient peu à ce genre de véhicules. L’on n’avait pour tout moyen de locomotion que le lourd wagon de ferme à deux chevaux, le boguet (sorte de cabriolet quatre roues) et le « democrat (voiture américaine découverte à quatre roues et deux sièges). Parmi ses chevaux de travail, le fermier, M. Moore, gardait toujours deux chevaux, plus petits et plus légers, qu’il attelait sur le boguet ou le democrat pour aller à ses affaires au village ou ailleurs.

Accompagné de sa femme, Placide partit pour Tisdale en democrat. Là, il eut la borne fortune de rencontrer de suite un excellent ouvrier agricole, de langue anglaise, qui cherchait du travail.

Placide l’embaucha pour un mois et plus, selon le temps qu’il faudrait mettre aux semailles. Il était justement tombé sur un garçon qui habitait le pays depuis plusieurs années et qui possédait toutes les connaissances voulues pour répondre aux exigences du métier. Cet homme avait été recommandé, d’ailleurs, à Placide Bernier, par le propriétaire de la ferme, M. Moore.

V


Voici les semailles…

Placide met son homme sur la charrue à deux socs, le « gang-plow » : lui, prend le semoir. Chaque machi-