Page:Lamy, Féron - Dans la terre promise, paru dans Le Soleil, Québec, du 21 nov au 17 déc 1929.pdf/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.

exemple, imposaient non seulement le respect, mais aussi la réflexion.

Oui, enlevez les bois, et vous trouverez dessous la prairie…

En admettant que le mot fut spirituel, il faut bien reconnaître qu’il était aussi quelque peu cruel dans les circonstances, surtout après les promesses éblouissantes qu’on avait faites à ces gens et les images mirifiques qu’on leur avait dépeintes.

Nous ne savons plus qui a dit que : « Mentir dans un bon but et dans l’intérêt de la vérité n’est pas et ne saurait être un péché ! » En d’autres termes : « Le mensonge peut quelquefois n’être pas un mensonge. »

Curieux paradoxe… Et pourquoi pas ? Ce paradoxe n’existe-t-il pas dans les affaires qu’on transige tous les jours et dans tous les pays ?

Quoi qu’il en soit, on avait bel et bien menti à ces colons, voilà tout, et l’on avait menti pour se gagner un salaire d’abord, et, ensuite, pour faire le profit de compagnies de chemins de fer et de bien autres requins toujours à l’affût en ces pays neufs, soit pays du blé, soit pays de l’or.

Or, pour coloniser la Saskatchewan centrale et celle du Nord le mensonge n’était pas nécessaire : là-bas en Québec et même aux États-Unis, parmi les gens de la race, il restait encore assez d’hommes capables de faire face à la vérité.

Lors de la « crise épidémique » du Yukon il en avait été de même : on avait hurlé…

— On y remue l’or à la pelle.

Là, en Saskatchewan, on « chargeait le blé au char ». Seulement, comme au Yukon où il fallait piocher longtemps et encore sans jamais remuer, souvent, autre chose que du gravier ou du sable, , en Saskatchewan, il fallait manier durant de longues années la hache d’abord et la charrue ensuite avant de « charger des chars de blé ».

Il semble que la publicité soit