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Après une légère collation de biscuits, d’ailleurs excellents, Monsieur Déry nous conduisit à notre chambre où nous dormîmes confortablement.

« Le lendemain, vers 9 heures, nous quittions cette maison hospitalière, mais ce ne fut pas sans promettre aux hôtes, tous réunis sur le perron, de venir leur dire adieu avant notre départ pour Regina ; promesse qui fut religieusement tenue.

Jules LAMY
(Fin de la première partie)
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DEUXIÈME PARTIE
(PAR JEAN FÉRON)
Les Amants du sol.

I


Si, en quittant Winnipeg par le convoi du Canadien National, vers les neuf heures de matinée, vous vous dirigez vers le Nord et l’Ouest par Swan River, après 24 heures de marche sur un parcours de 540 milles vous atteindrez, le matin suivant, la petite ville de Prince Albert coquettement sise sur la berge haute et verdoyante de la rivière Saskatchewan. Prince Albert, depuis de nombreuses années, est un point de colonisation important de la Saskatchewan nord.

Ce fut à Prince Albert qu’à la fin de mars 1910 un agent-colonisateur conduisait un fort parti de colons canadiens-français de la Province de Québec et des États-Unis. Plusieurs de ces colons avaient amené leurs familles, femmes et enfants, tant ils avaient, ceux-là la ferme détermination de s’établir dans l’Ouest. D’autre étaient venus simplement pour examiner le pays et juger par eux-mêmes de ses possibilités, de son climat et de la richesse de son sol avant de s’y fixer.

Parmi les premiers se trouvait un jeune homme arrivé à la trentaine et marié depuis quelques mois seulement. Il avait épousé une jeune fille, de dix ans moins âgés que lui,