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mienne ce sont d’ailleurs d’excellents cœurs. Nous avons deux belles terres presque entièrement cassées que nous cultivons selon les méthodes rationnelles des Fermes Expérimentales, comprenant épandage des fumiers sur les jachères pour prévenir l’épuisement du sol, et culture de plantes fourragères comme pacage et pâturages. Comme bétail, je tiens surtout aujourd’hui ces moutons (à faces noires) dont le rapport annuel n’est jamais moindre de 100% (des bêtes à cornes ne donnant que 40%) ainsi que des porcs Berkshires, race pure d’un engraissement rapide et peu coûteux ; enfin, nous veillons à l’économie des choses agricoles.

« Outre nos chevaux de travail, nous avons encore un tracteur, ce qui permet de travailler à trois pendant les semailles : nous avons aussi une machine à battre.

« Chaque année nous semons 150 acres en blé et 50 en avoine et orge. Il faut compter en moyenne une bonne récolte tous les quatre ans, ainsi qu’une mauvaise et deux moyennes dans le même laps de temps. Même sans les animaux cela permettrait de vivre.

« J’ai en banque plusieurs milliers de piastres avec lesquelles je me propose d’établir mon grand et ma grande, lorsqu’ils voudront se marier (ils l’ont bien gagné). En attendant, je veille à ce que les enfants trouvent de l’agrément au logis : nous avons auto, radio, harmonium, gramophone, téléphone, etc…

« L’avenir est aux jeunes, dit notre hôte en terminant, et je me réjouis de ce que le soleil de la vie pour les miens se lève exempt de nuages ; eux ne connaîtront certainement pas nos luttes et misères ! Mais qui sait si une mystérieuse loi de progrès n’était pas au fond de tout cela, vu qu’on perpétue dans ses enfants ? Enfin !… Messieurs, j’ai fini mon histoire, allons maintenant prendre du repos !