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« On peut dire que la question de vente du grain est restée aiguë dans les trois provinces de l’Ouest et que tant que ce chancre n’aura pas été extirpé, leur développement s’en ressentira.

« Lorsque j’eu vendu mon blé, nous fîmes le bilan de l’année, afin de voir ce qu’elle nous avait valu, et ce qui nous restait en main, sans parler du troupeau passablement augmenté et des 20 acres de cassage en supplément. Nous trouvâmes que la vente du blé, du beurre, des bœufs, œufs et légumes, etc., avaient produit environ 500 dollars.

Comme dépenses faites ou à faire il y avait :

Achat
d’un semoir
100 dollars
at
crible
25 do
at
herse à disques
40 do
at
un harnais
15 do
at
planche
50 do
at
battage
40 do
at
service étalon
10 do
at
6 cochons de lait
12 do

Soit 300 dollars. Il nous restait donc 200 piastres. C’était peu, mais bien à nous, toutes dépenses étant prévues (à l’époque les impôts étaient minimes et se payaient en travail). Désormais, nous pouvions envisager l’avenir avec sécurité. Je me permettrai de dire ici que les prix cités plus haut ont doublé depuis : 200 pour cent pour la machinerie ; 300 pour cent pour la planche ; par contre, le grain n’a augmenté que des deux tiers (160 p. c.)

« L’année suivante nous rapporta un bien meilleur rendement. Le blé, quoique rouillé, rapporta au-dessus de 800 minots lesquels, vu la hausse momentanée des cours, me donnèrent 500 dollars auxquels s’ajoutèrent les produits du beurre (7 vaches) des bœufs, cochons, œufs, etc. ; soit en tout 900 piastres, dont il y eut à déduire l’achat d’une moissonneuse (150), d’une petite charrue à 2 socs (40), autres frais, 30 dollars.

« De plus, j’avais 10 nouveaux acres de cassage sous le soleil.