Page:Lampryllos - Quelques remarques sur les fonctions de Grèce et de Rome dans la propagation et la préparation du Christianisme, 1869.djvu/71

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans les affaires ecclésiastiques de son temps sans qu’il eût connu parfaitement la langue grecque et ne fût d’origine, ou tout au moins d’éducation, grecque ? Ceci eût été moralement impossible. Il pouvait bien connaître aussi le latin, mais ce n’était pas Alexandrie ou Nicée la place où il pouvait s’en prévaloir ; ni les objets sur lesquels on discutait ceux où il aurait pu lui être de quelque utilité.[1] Constantin lui-même, pendant tout le cours de ce concile, ne se servit qu’une seule et unique fois de la langue latine : celle-ci même au discours d’ouverture du concile, évidemment pour soutenir le décorum d’un empereur romain, mais dans toute la suite il parlait avec tout le monde en grec, langue qu’il connaissait aussi bien que la latine.[2] Et c’est ici le cas le plus approprié de dire en empruntant les expressions du grand poète de

  1. Voir l’ouvrage précité de Milmann p. 32.
  2. « Ελληνιζων τε τη φωνη οτι μηδε ταυτης αμαθως ειχε. » Euseb. in Vita Constant. L. III, § 13. Même sans ce témoignage d’Eusèbe si Constantin se fut élevé à l’empire d’une basse origine et condition on pourrait avoir des doutes s’il savait ou non le grec : mais fils d’un des Césars, il était moralement impossible qu’il ne l’eût appris par son éducation.