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qu’on présente comme un moyen dont s’est servi la Providence pour l’accomplissement de ce dessein.

Ainsi on n’hésite point d’attribuer à Rome payenne une prédestination religieuse et une certaine fonction apostolique.

Mais on perd de vue que le christianisme, secondé par la dispersion des colonies et la diffusion universelle de la langue hellénique, s’est propagé même dans les pays où la domination romaine n’était point parvenue à s’établir. C’est ce qui arriva en Perse, en Arménie, en Géorgie, en Arabie, en Abyssinie, aux Indes, en Chine même ; chez les Parthes et les Scythes asiatiques, chez les Sarmates et les Goths d’Europe, chez les habitants de la Calédonie et de l’Hibernie.[1] On oublie que le christianisme, dans le monde romain même, où il fut premièrement accepté, ne jeta tout son éclat que dans les pays où l’hellénisme s’était le plus développé et que, là où il l’était moins le paganisme a le plus résisté.[2] « La chrétienté, a dit

  1. Voy. Bossuet, Disc. sur l’Hist. Univers. liv. 2, chap. 20 et les auteurs qu’il cite.
  2. Voy, Beugnot. Hist. de la decad. du Pagan. en