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pittoresquement Cicéron, partout s’étendait, comme une frange décorative, une bande de civilisation hellénique. Néanmoins, il semble qu’elle faisait défaut ou plutôt qu’elle devenait d’un éclat moins fort sur les bords de l’Afrique occidentale. Les colonies grecques ne furent établies au commencement dans tous ces rivages que par le commerce. Dans la suite elles y ont grandi et ont étendu leur influence même dans les terres de l’intérieur. Cependant dans cette partie de l’Afrique, au-delà de la Cyrénaïque, les Grecs ont rencontré devant eux bien établie une autre nation, les Carthaginois, occupant tous les rivages, plus adonnée au commerce et plus industrieuse alors que la leur. Il était donc bien naturel qu’ils ne pussent s’y établir ni même y prospérer comme étrangers à côté ou au milieu des premiers occupants.

Leur influence intellectuelle ne tarda cependant pas à y pénétrer. La langue grecque était bien connue dans la ville de Carthage, surtout des gens bien élevés et de l’aristocratie qui y dominait et gouvernait. Lorsque Dion de Sicile harangua devant le sénat de Carthage en grec, il s’attira l’admiration de