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d’une nature congénère avec la première. Il n’y a là à voir ni vainqueurs ni vaincus. Ces mots en cette occasion ne sont que des expressions payennes. La Grèce en s’illuminant illuminait tout le monde. Rome, comme tout le monde, ne faisait que d’y participer dans la mesure de sa capacité, mais toujours dans son autonomie et son indépendance spirituelles. L’action hellénique sur le monde ne connaît point de prédominance et de sujétions, elle ne fait que se transmettre comme la substance du Dieu triadique « « Φῶς ἐκ φωτός. »[1]

  1. « Lumen de lumine. » Symbole Nicéen. Et voilà comment cette similitude empruntée à l’exposition des idées platoniques, a été exprimée par le poète Ennius. (apud Cicer. De officiis I § 16).

    Hommo qui erranti commiter mostrat viam
    Quasi lumen de suo lumine acendat fœcit ;
    Nihilominus ipsi lucet quum, illi accenderit.

    Voy. encore Ravaison : Essais sur la Métaphysique d’Aristote Tom. II p. 366.

    On peut assimiler encore cette influence hellénique au feu sacré tenu inextinguible dans les prytanées des villes helléniques ; transmis aux colonies qui partaient de la métropole il ne devenait par cela en rien diminué.


    Qu’on ne se méprenne pas sur la portée que j’attache à ces expressions. Je n’entends nullement pousser à un sentiment