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aberration pour un prédicateur de l’Évangile ! Ne voyez-vous pas que toutes ces pourpres de consuls et de césars sont dégoûtantes de sang humain ? Que c’est dans ce sang, versé par torrents, où elles ont pris une teinte plus foncée de cette couleur ? Il s’y trouve bien assis votre Vicaire de Jésus-Christ, superbement encadré dans ces fatidiques décorations ![1]

Ainsi la chose devient bien claire et bien déterminée. Pour nous la préparation extérieure à la voie du Christ ne peut avoir été que la philosophie hellénique et les ministres qui y ont agi Pythagore et Socrate, Empédocle et Aristote, Platon et Zénon ; pour eux c’est la conquête romaine, ce sont Marcellus et Scipion, Paul Émile et Porcius Caton, Marius et Sylla, César et Pompée, Auguste et Antoine, grands capitaines et grands massacreurs de l’espèce humaine. Pour nous ce fut l’unité intellectuelle et morale, libre et spontanée, produit de la civilisation hellénique, qui prépara et favorisa la propagation du christianisme ; pour eux ce fut l’unité matérielle forcée, violente et frauduleuse de la domination romaine. Que l’on se reconnaisse : il est déjà temps que

  1. « Où en sommes-nous mes pères ? Sont-ce des prêtres et des religieux qui parlent de la sorte ? Sont-ce des chrétiens ? Sont-ce… » J’épargne aux intéressés le reste de cet extrait de la XIVme des immortelles Provinciales.