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comme il est annoncé par Isaïe (IX-6), on ne peut le leur passer sans une protestation éclatante. Elle est connue de tout le monde ; bien brève mais en même temps péremptoire et appuyée sur une autorité dont on ne peut nullement récuser la compétence. « Ubi solitudinem faciunt ibi pacem appellant » (Tacite). Ils appellent pacifié ce qu’ils ont rendu désert. Voilà ce que c’est que la Majesté de la paix romaine ; c’est la majesté des cimetières. L’Italie un désert, la Grèce spoliée et désolée ; des nations entières disparues, tout le monde ravagé, toute la terre connue réduite à être la propriété d’une poignée d’hommes de la plus vile espèce.

Le spectacle de ces spoliations, de ces ravages, de ces destructions, de ces carnages portant le désespoir dans le cœur des hommes peut avoir contribué à en amener plusieurs à accepter les consolations de la religion chrétienne ; mais cette fonction caïnique n’a rien de commun avec le ministère apostolique. Satan, dans le livre de Job, est présenté comme accomplissant les desseins de Dieu ; en est-il pour cela sanctifié ? C’est qu’en les accomplissant il ne le faisait pas pour obéir à Dieu