Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est reconnu comme le pape légitime, puisque aucun autre de ce nom n’est le seizième dans la nomenclature des papes. Ces successions ou plutôt ces alternatives de papes élus canoniquement par le peuple, le clergé et les autorités civiles de Rome, sans pouvoir temporel, et de papes imposés par les empereurs tudesques, ont continué pendant une quinzaine d’années, jusqu’à l’élection de Sergius IV en l’an 1009. Après sa mort, survenue dans l’année 1012, le parti national et gréco-romain mit en avant un moine du nom de Grégoire ; mais le parti des barbares ayant prévalu, on élut Jean, évêque de Porto, sous le nom de Benoît VIII, qui tint le pouvoir pendant une douzaine d’années, sauf une courte interruption. Dans cet entre-temps, les fils de Crescentius ayant grandi, se mirent à la tête du parti national, et le peuple de Rome, aidé par les Grecs de l’Italie méridionale, renversa le gouvernement barbare et clérical, déposséda Benoît VIII, et élut à sa place l’homme qui jouissait de son estime et de sa confiance, ce même Grégoire qui fut le compétiteur de Benoît. Il aurait dû être rangé parmi les papes sous le nom de Grégoire VI, si les destinées de l’Italie eussent été meilleures, et si Rome et l’Italie eussent pu appartenir aux Italiens, quelle que soit la différence de leur double origine grecque ou latine. Quelle aurait pu devenir la destinée de l’Italie et de l’Europe, aussi bien que de la civilisation, se demande Sismonde Sismondi dans son Histoire des républiques