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et autres historiens expriment des doutes sur l’authenticité de ce décret ; mais, comme le fait observer un historien anglais (W. Busk, Mediaeval popes and emperors, pag. 67, note 76), il suffit de remarquer qu’il est contenu dans les décrétales collationnées par Gratien ; cependant cette collection n’a pas été rédigée dans l’esprit d’amoindrir le pouvoir temporel des papes ; au contraire, ce fut pour l’exalter. Car, par ce moyen, les empereurs n’avaient pas besoin de résider à Rome ; les Papes s’y trouvaient comme leurs vicaires, et le gouvernement national était anéanti.


§ XVIII. — Le pape attire à Rome l’invasion tudesque. — Crescentius, Stéphanie.


En conséquence de cela le pape Benoît V, qui avait succédé à Léon VIII, appela, vers l’an 965, l’empereur Othon III en Italie pour l’aider à renverser le gouvernement national, à la tête duquel se trouvait le consul Crescentius. Othon se mit en marche bien tard, et, avant même qu’il fut arrivé à Rome, Benoît V mourut. Deux autres papes encore, Jean XIV et Jean XV, qui lui avaient succédé, furent élus librement par les Romains. Othon, de Ravenne, où il se trouvait, envoya à Rome son neveu Brunon, jeune homme de vingt-quatre ans, dont il imposa l’élection par la crainte qu’on avait de son arrivée à Rome, escorté, comme il l’était, de son