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pourquoi nous croïons qu’on ne doit contraindre personne à quitter cette addition faite au symbole : mais user de douceur et d’œconomie, exhortant peu à peu les autres à renoncer à ce blasphême. Ceux donc qui nous accusent, comme étant dans ces sentiments, ne disent pas la vérité : mais ceux-là ne s’en éloignent pas, qui disent, qu’il y a encore des gens parmi nous qui osent parler ainsi. C’est à vous à travailler avec nous, pour ramener avec douceur, ceux qui se sont écartés. »

Fleury, comme de nécessité, tâche d’amoindrir la portée de ces expressions, comme il le fait pour celles Léon III, et pour des motifs dont nous avons déjà parlé plus haut. Ce sont là des efforts impuissants. Les expressions de Jean VIII sont tellement claires, que tout ce qu’on serait tenté de dire, pour les obscurcir, ne seraient que de pures inepties. Il n’y a pas besoin de commentaires. L’intention de Jean est tellement manifeste que, d’après l’expression énergique de la langue française, elle crève les yeux de son évidence. Là est condamnée formellement, non seulement l’addition ou soudure du Filioque dans le corps du symbole, mais aussi la doctrine qu’elle contient, le dogme qu’elle tente d’établir.

Cela dérange impitoyablement les prétentions à l’infaillibilité. Quoi et comment faire ? Vite le remède ordinaire : cette lettre de Jean est fausse ou falsifiée par Photius. Pourquoi et comment ? On vous imaginera di-