Heureusement que ces attestations des trois Pierre sont indéniables, indiscutables ; et c’est sur ces trois pierres que les têtes sifflantes du mensonge seront broyées sous le talon de la vérité. Mais, si ces auteurs eussent négligé de rapporter ces particularités, si leurs ouvrages eussent été perdus, si ce fait n’eût été rapporté que par le seul Photius dans sa Divine Mystagogie, on n’aurait plus eu besoin de recourir à ces inepties. Vite, pour sauver la sacro-sainte infaillibilité, on aurait dû dire que ceci n’avait pu être qu’une sotte fable inventée par Photius ; ou que s’il y avait eu quelque chose de réel, cela avait dû être travesti par ce schismatique. C’est ce que fait le cardinal Maï, pour un autre fait dont nous allons nous occuper plus loin.
Nous disions que ces écussons furent placés par Léon III, dans l’église de St-Pierre, et suspendus au dessus du tombeau de St-Paul qui s’y trouve, puis qu’au onzième siècle, ils ont disparus. Dans cet entre-temps, il arriva un accident bien intéressant et pour aussi dire miraculeux. Le Vatican et l’église de St-Pierre se trouvaient alors hors les murs, du côté de la porte d’Ostie. Peu de temps après cette manifestation de Léon III, et sous le Pontificat d’un de ses successeurs Léon IV, des corsaires Sarrasins, en remontant le Tibre, pénétrèrent par surprise jusqu’aux murs de Rome, du côté de cette porte, et pillèrent tout ce qui se trouva à leur portée. (Fleury, liv. 48 ch. 36). C’est depuis cet événement que