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avec Nicolas Ier de Rome. Ceci est faux. Photius annonça son avénement à Nicolas en l’an 867, et déjà un siècle tout juste auparavant, en l’an 767, cette question avait été agitée dans le concile de Gentilly assemblé au sujet du culte des images, et auquel assistaient aussi les légats de l’empereur de Constantinople (Fleury, l. 43, ch. 43.) Il y a des indices que cette addition y fut réprouvée. Pour ne pas interrompre ma narration, je renvoie à l’appendice A.

D’autres ont prétendu que, si ce n’est pas Photius qui le premier a mis cette question en avant, c’est lui néanmoins qui l’a suscitée de nouveau dans le même but. Ceci est encore faux. Je m’occuperai de cela plus loin, et je poursuis le premier point. Paulin, archevêque d’Aquilée en Italie, rassembla en l’an 795 un concile dans la ville de For Julien, pour délibérer sur cette question et sur celle de l’Adoptianisme, dont nous n’avons pas à nous occuper ici. Tous les collecteurs des actes ou plutôt du résumé des actes de ce concile, ainsi que les historiens occidentaux, prétendent que l’addition du filioque y fut approuvée. Mais, comment peut-on entretenir une telle idée, lorsqu’on voit que tout le discours que Paulin a tenu en cette occasion ne roule que sur la considération capitale qu’il faut maintenir fortement les injonctions du premier concile d’Éphèse, qu’il ne faut rien changer au symbole décrété par les deux précédents conciles œcuméniques ; qu’il ne faut