à Constantinople contenait le filioque comme partie intégrante. Je vais exposer ici ce que j’ai pu en conjecturer.
L’idée de la procession binaire ou dyadique du St-Esprit, qu’on me permette l’emploi de ces termes, pour éviter les longueurs d’expression, cette idée, dis-je, se rapproche beaucoup de celle que se faisaient les Ariens, et après eux les Macédoniens, selon les données du système Platonicien, sur le dogme de la Trinité, c’était que la deuxième personne dérive de la première, et que de celle-ci procède la troisième.[1] Or, professer que la troisième procède de la deuxième, aussi bien que de la première, n’était-ce pas vouloir amalgamer et concilier la doctrine énoncée dans l’évangile de St-Jean, xv, 26, avec celle des Platoniciens et des Ariens.
On sait que les nations Gotho-germaniques, qui ont envahi et subjugué toutes les contrées de l’Empire d’Occident, les Vandales, Ostrogoths, Visigoths, Alains, Suèves, Burgondes, etc., avaient reçu le Christianisme des missionnaires ou des réfugiés ariens, aussi elles professaient l’Arianisme ou le Semi-Arianisme (distinction dont l’éclaircissement ne nous intéresse point ici.) Peu à peu un grand nombre parmi ces conquérants des Espagnes se convertissaient au Christianisme, mais la
- ↑ Nous toucherons de nouveau à ce sujet, dans le cours de ce travail, que nous mentionnons seulement pour le moment. (Voir en attendant Zernicavius, pag. 3—4.)