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la particule εκ, de, s’ensuit-il qu’elles la prennent toujours dans ce même sens ? Non, certainement. Au contraire, quiconque a lu la Parole divine et les saints Pères sait qu’il s’y trouve nombre de passages où la particule δια est employée également dans ses autres acceptions, savoir dans le sens de avec, après, durant, etc. En particulier sait-on, ne fût-ce que par un seul cas direct et concluant, que les anciens Docteurs, en parlant de la procession du Saint-Esprit par le Fils, aient pris leurs paroles dans le sens de : du Fils ? Non ; au contraire, on sait positivement que, dans ce cas, ils établissaient une distinction rigoureuse entre la particule δια, par, et la particule εκ, de. En effet, l’expression par le Fils fut employée, par exemple, même par saint Grégoire de Nysse, qui disait cependant du Saint-Esprit : « C’est par Lui (c’est-à-dire par la Lumière engendrée ou le Fils) qu’Il brille ; mais Il tire le principe de son existence de la Lumière primitive. » Elle fut employée aussi par Maxime le Confesseur et par saint Jean Damascène, qui repoussèrent néanmoins directement l’idée que le Saint-Esprit procède du Fils ; et Théodoret alla même jusqu’à nommer impie et blasphématoire l’expression par le Fils entendue dans le sens que ce serait du Fils que le Saint-Esprit tiendrait l’existence. On sait enfin, par les œuvres des saints Pères et Docteurs de l’Église, que δι’ Υιου, appliqué au Saint-Esprit, signifiait pour eux avec le Fils, après le Fils, et le plus souvent par le Fils, c’est-à-dire exprimait qu’avec