Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

France comme en Italie, on ne faisait qu’imiter l’alma mater, la mère sublime, dans cette industrie que Muratori qualifie tout bonnement de scélératesse. C’est pour cela et pour d’autres motifs encore qu’il a pris la précaution de publier cet ouvrage de ingeniorum moderatione, sous le nom supposé de Lamindi Britanii, pour s’éviter les tracasseries qu’on n’aurait pas manqué de lui susciter. Muratori y parle encore de l’honnêteté des Bénédictins à donner, dans leur édition des SS. Pères, les textes les plus exempts de falsification ; ce qui est encore un aveu de l’existence de cette malhonnête industrie qui s’exerçait partout, et particulièrement à Rome.

Je laisse à part que même les Bénédictins, en plusieurs occasions, n’ont pas été aussi austères qu’on pourrait le souhaiter ; mais il faut leur être indulgent, comme Fleury, Héfélé et tant d’autres, ils devaient tenir compte du feu ; d’ailleurs avec la pure et complète vérité le Papisme s’évaporerait et se dissiperait comme un brouillard. Aussi nous pouvons accepter comme fondées, les quelques découvertes qu’aurait pu faire Muratori sur quelques erreurs de Cave, sans chercher à les contrôler, vu la confiance que nous avons en son honnêteté. Mais d’un autre côté, prenons en considération les découvertes que Cave a faites sur les méfaits du Papisme pendant les bas-siècles. Qu’on en élimine autant que l’on peut, il en restera assez pour prononcer sa condamnation perpétuelle. Ce que nous avancions sur la peur des Bénédictins