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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

un prodige que de la voir, et on ne pouvait comprendre comment elle trompait le temps.

Reculons… Le jour où elle allait atteindre sa dix-huitième année, elle se regarda dans son miroir et trouva sa figure tellement insignifiante, qu’elle se prit à pleurer en disant : « Je crois que, si le diable me rendait belle, je me donnerais à lui. » Le lendemain, comme elle allait à la messe, suivie de sa femme de chambre et deux laquais, une pauvre femme l’aborde en lui demandant l’aumône, et comme mademoiselle de P*** ouvrait son aumônière pour lui donner un liard, elle en vit tomber un papier que sa curiosité l’engagea à retenir. Elle entendit peu la messe, tant elle était préoccupée de ce qu’elle allait lire. De retour à l’hôtel de son père, elle se renferma dans sa chambre, où elle trouva ces mots écrits en lettres rouges sur un parche-