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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

gazon, à côté du cadavre qui, subitement échappé de ses mains, avait couru rejoindre ses camarades. Lui, haletant, oppressé, tremblant, cherchant de ses mains celles du prêtre, comme pour puiser de nouvelles forces dans ce contact religieux, et l’humble ecclésiastique, tranquille au milieu de cette double tourmente ; priait à voix basse celui qu’on n’implore jamais en vain, et paraissait soutenu d’un courage surnaturel ; saisissant l’épouvanté Jacquelin, l’aidant à marcher, il le traîna plutôt qu’il ne le conduisit à quelque distance, sous le porche d’une chapelle qui s’élevait à l’un des angles de ce lieu redouté ; là il s’assit à côté de lui sur un banc de marbre, et par la permission du Très-Haut, Jacquelin put voir ce que jamais homme n’avait vu, et ce qu’aucun devait voir après.

Les morts cependant commençaient le