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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

— Si je ne le suis pas ?

— Passe également ton chemin et nous laisse ; car tu parles comme si tu l’étais.

— Dans cette alternative, » répliqua l’Arragonais, « je vois qu’il me faut fausser compagnie et me résoudre à cheminer seul ; tant pis pour vous, car vous perdez une belle occasion de vous instruire et même de vous enrichir. »

Le voyageur s’éloigna, en faisant le moulinet de sa massue colossale et en chantant la chanson connue, dans le pays, sous le titre du lai du diable.

La vivacité de sa démarche l’éloigna rapidement ; lorsqu’on ne l’entendit plus, Jacquelin, pouvant parler à peine, dit à son compagnon ; « Est-ce le diable, ou un de ses serviteurs ?

— C’est toujours un de ceux dont il fera sa pâture, » répondit le prêtre ; « c’est un de