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souvenirs d’un fantôme.

qui l’appelle assassin, monstre, et qui, sentant sa force faiblir, tire un couteau et lui porte un coup à l’aine, mais un seul, rien qu’un ; quatre témoins l’ont vu, retenez bien ceci.

» Rafin pousse un cri, lâche son adversaire, et tombe roide mort. Le meurtrier prend sa course et se sauve ; on ne le poursuit pas, tant on est troublé, lui laisse le couteau dans la plaie. On envoie chercher un chirurgien et la police ; on déshabille Rafin, et l’on voit le sang jaillir par six plaies ; deux à la gorge, deux à l’aine droite, une dans le bas-ventre et l’autre à la cuisse. Les témoins sont confondus ; leurs dépositions sont unanimes. Le jeune homme a saisi d’abord Rafin, a lutté, s’est fait une arme de son couteau, n’a porté qu’un seul coup, a laissé le fer dans la plaie, et, au lieu d’une plaie, il y en a six, et l’instrument repré-