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souvenirs d’un fantôme.

venir de l’homme du cimetière me revint, et j’en demandai des nouvelles. Fouché, alors :

« Monseigneur, » me dit-il, « nous ne sommes pas au dix-neuvième siècle, comme, l’autre fois et devant vous, je l’affirmais à l’empereur, mais au neuvième, dixième, onzième ; ou plutôt il y a des prestidigitateurs habiles.

— Qu’est-il donc devenu ?

— La brigade de sûreté, piquée au vif, imagine de commencer la petite guerre avec Rafin ; une belle nuit, on l’arrête, à cent pas du Père-Lachaise. D’abord, d’un coup de poing, il renverse dans la boue deux de mes gaillards les plus solides, qui ont prétendu avoir été frappés, non par une main d’homme, mais par une barre de fer. Les autres l’entourent, le somment, au nom de la loi ; il se calme, exhibe, à la clarté d’un réverbère, des papiers convenables : une