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sation si bien en harmonie avec leur personne, elle leur donna la plus belle chambre du manoir, tant elle craignait de ne pas les traiter assez bien à leur gré. Ils se retirèrent, et, en leur absence, on convint que sur leur aspect seul on les pendrait. Il y avait dans le château l’aïeule, le père, la mère, un jeune homme de dix-huit ans, deux jeunes filles de quatorze et de seize, une tante, deux servantes et deux laquais ; en tout onze personnes, maîtres et gens, mais mal armés et incapables d’une résistance sérieuse.

Le souper vient d’être servi, on a averti les trois militaires ; ils arrivent ; ils ont la parole arrogante, le verbe haut, on les voit prêts à chercher querelle à tout le monde ; la prudence du père arrête l’impétuosité du fils porté à se fâcher… Sur ces entrefaites, on sonne au dehors ; le général et ses aides de camp sourient en échangeant des regards